Les affaires, toujours les affaires...

Les rayons du soleil étaient à peine levés que déjà Ryssa s’ennuyait à mourir. Son tuteur était parti en voyage d’affaires et lui avait confié la direction des ses affaires. Or en ce moment, les dites affaires étaient plutôt calmes ! Alors, assise derrière le comptoir de la boutique, Ryssa s’ennuyait. Pour tuer le temps, elle grignoter une grappe de raisins et envoyait les pépins sur l’oiseau qui sifflotait dans la cage. Il faut dire que l’endroit ressemblait à la caverne d’Ali Baba. Des tas d’objets tous plus étonnants les uns que les autres s’entremêlaient dans une joyeuse pagaille. On y trouvait pêle-mêle : des étoffes, des ustensiles de cuisine, des coffrets de toutes tailles, des miroirs, des bijoux de pacotille… De quoi ravir tous les yeux !

Ryssa soupira. Une heure que la boutique était ouverte et pas l’ombre d’un client ! A croire qu’ils étaient tous allés chez ses concurrents. Agacée à cette idée, elle projeta un pépin de raisin si fort que le pauvre oiseau prisonnier en piailla de peur. Définitivement de mauvais poil, la jeune fille cria à l’attention du volatile.

« La ferme ! »

Au même instant, la porte de l’échoppe s’ouvrit et la petite cloche qui pendait au dessus tinta pour annoncer l’arrivée d’un visiteur.

[Ouvert à tous!]

Ryssa hocha la tête en guise de bienvenue. Pendant que Ai-Wén furetait ça et là, la jeune fille en profita pour le dévisager sans vergogne. A première vue, il était un peu plus jeune qu’elle et plutôt mignon si on exceptait ce drôle de tatouage… elle était tellement absorbée par sa contemplation qu’elle sursauta de surprise lorsque Ai-wén lui adressa la parole.

« Euh…eh bien…je… »

Sur le coup, Ryssa ne savait que dire. Pas fameux pour une marchande ! Derrière le comptoir, elle serra les poings de frustration, inspira un grand coup pour reprendre le contrôle et se força à sourire.

« Un voyage vous dites ?…Hum…laissez moi réfléchir un instant ! »

Contournant le comptoir, elle vint se placer à côté du jeune homme et balaya le magasin du regard. Tout à coup, elle eut comme un éclair de génie. Attrapant son voisin par l’avant-bras, elle l’entraîna dans un coin de la boutique. Là, elle déplaça quelques objets hétéroclites qui la gênait puis soudain, elle poussa un « j’ai trouvé » de victoire. La seconde suivante, elle tendait à Ai-wén une épée poussiéreuse.

« Je ne sais pas où vous comptez aller mais dans tous les cas, il vaut mieux être armé ! On ne sait jamais sur qui on risque de tomber ! »

Elle fourra l’arme dans les mais du garçon et poursuivit sa recherche d’objets indispensables au voyageur. Pas question de lâcher un tel pigeon sans qu’il fait quelques achats conséquents pour la boutique de son tuteur.

La réaction de la jeune femme le fit rire intérieurement. Visiblement elle ne recevait pas beaucoup de client puisqu’elle parut un moment surprise. Cependant, elle rattrapa vite le coup en contournant le comptoir pour venir se poster à coté du jeune homme et lancer un regard circulaire dans la boutique. Ai-Wén fut stupéfait lorsque celle-ci le prit par l’avant-bras et l’entraîna dans un coin du magasin. Après avoir déplacé quelques objets, la vendeuse s’exclama victorieuse : « j’ai trouvé »
Elle tendit alors - ou plutôt fourra dans les mains de son client- une épée poussiéreuse. Ai-Wén demeura coi un certain temps avant d’interrompre la jeune femme qui se précipitait dans de nouvelles recherches d’objets qui auraient pu lui être utile pour son voyage.

« Mais euh qu’est-ce que je suis censé faire de ça ? » dit-il les yeux rond, en désignant l’épée qu’il avait un peu de mal à tenir…

Et puis, l’idée de transpercer quelqu’un avec une telle arme le rendait malade. D’ailleurs, cela se voyait sur son visage, devenu livide, incertain même.

En entendant les mots d’Ai-wén, Ryssa s’arrêta de farfouiller et se tourna vers le jeune homme une poêle à la main.

« Ben, pour te défendre, voyons ! Tu sais quand on voyage, il arrive parfois qu’on tombe sur des bêtes sauvages ou autres ! »

Le « autres » signifiant Kemos ou Jin car dans la tête de la jeune fille, ils étaient tous aussi dangereux que les animaux si ce n’est plus !

« Imagine que tu tombes nez à nez avec…euh…un ours ! Tu te vois en train de te protéger avec…une poêle ? »

Ironisa-t-elle en lui agitant l’objet sous le nez. Remarquant alors la pâleur de son client, elle le contempla d’un air perplexe. Après tout, peut être que ce n’était pas son style… délaissant son ustensile de cuisine qui retomba bruyamment sur le sol, Ryssa repartit à la pêche aux-objets-indispensables-pour-le-voyage. Finalement, elle pensa trouver quelque chose qui devrait mieux convenir au garçon. Elle lui reprit l’épée des mains et y claqua à la place une dague.

« Et ça ? C’est mieux ? »

La femme lui expliqua que l’épée servait à se défendre contre les bêtes féroces qu’il risquait de croiser sur sa route. Oui elle n’avait pas tout à fait tort…
Voyant son malaise et son indécision, la vendeuse lâcha la poêle qu’elle tenait entre les mains, celle-ci retomba et atterrit bruyamment. La femme lui ôta la lourde et poussiéreuse épée pour la remplacer par une dague qu’elle venait tout juste de trouver.
S’était déjà plus petit et plus maniable d’autant plus que cela pouvait servir à autre chose qu’à tuer ! Idée qui rassura d’avantage Ai-Wén.

« Ah je préfère déjà ça ! » dit-il en esquissant un léger sourire, tout en examinant minutieusement l’objet qu’il avait entre les mains.

Mais Ai-Wén n’était pas spécialement venu pour une arme...

« Je pense que j’aurai bien besoin d’une tente et d’un sac de couchage et peut-être du silex pour pouvoir faire du feu, s’est toujours utile… Tu as ça ? » s’informa-t-il.

Il s'était lui aussi mit à tutoyer la jeune femme. Bah après tout pourquoi tant de manières?

Apparemment, elle avait vu juste. La dague avait l’air de remporter les suffrages à son grand soulagement. Tandis qu’Ai-wén examinait l’arme de plus près, Ryssa en profita pour remettre en place l’épée et la poêle. Remettre en place est un grand mot car elle se contenta de les balancer dans un coin où ils ne gêneraient pas ! Alors qu’elle se frottait les mains pour se débarrasser de la poussière, le garçon lui demanda d’autres objets. Ryssa fronça doucement les sourcils sous l’effet de la concentration puis elle disparut dans l’arrière boutique.

Quelques instants passèrent, passèrent et passèrent encore ! Finalement, il y eut un bruit sourd qui se rapprochait de plus en plus. Un peu comme si on traînait quelque chose… alors, on vit apparaître une Ryssa rouge sous l’effort fourni tirant derrière elle un gros sac d’une toile grossière. Elle amena le paquet au milieu de la pièce et le déballa. Des tas de marchandises s’en échappèrent et allèrent rouler aux quatre coins du magasin.

« Bon, on vient de recevoir ces trucs ! »

Dit-elle en s’épongeant le front avec un mouchoir et en désignant son fardeau de l’autre. Une fois qu’elle eut repris figure humaine, elle se pencha sur les articles. Comme d’habitude, elle farfouilla dedans et finit par en extraire deux couvertures en poils de chèvre.

« Bon, voilà déjà cela ! Ça fera office de sacs de couchage, non, et en plus ce sera sûrement plus chaud ! »

Commenta-t-elle en tendant les couvertures à Ai-wén.

« Il te fallait quoi d’autre déjà ? Ah oui, une tente ! »

Et elle repartit à la conquête du bazar de la boutique, laissant là Le jeune homme et ses couvertures en poils de chèvre.

Quand il lui demanda d’autres objets, la jeune femme fronça les sourcils tout en se concentrant. Puis elle disparut dans l’arrière boutique. En attendant, Ai-Wén continua de visiter le petit magasin d’un œil distrait lorsqu’un article attira son attention, il s’agissait d’un pendentif. Ai-Wén saisit l’article et l’analysa de plus près.
*Bizarre…* pensa-t-il.
Le pendentif lui rappelait vaguement quelque chose, il avait la vague impression de l’avoir déjà vu quelque part mais où ? Il eût beau fouiller au plus profond de sa mémoire ça ne lui revenait pas… Il fut retiré de ses pensées en entendant revenir la jeune femme. Instinctivement, sans réfléchir, le jeune homme rangea l’objet dans sa poche…
La vendeuse reparut essoufflée, traînant un lourd paquet derrière elle.

« Ah mais laissez-moi vous aider ! » dit-il en s’approchant.

Mais elle ne lui en laissa pas l’occasion, déjà elle avait tiré le gros sac au milieu de la pièce et commença à le déballer. Elle s’épongea un peu le front et repris son souffle avant de poursuivre ses recherches en fouillant dans le sac. Elle en sortit alors deux couvertures en poils de chèvres qui dit-elle feront office de sac de couchage d’autant plus que ce serait plus chaud.
Ai-Wén approuva en prenant les couvertures qu’elle lui tendait.
Elle ne s’arrêta pas pour autant et repartit à la recherche d’une tente.

Ryssa eut beau fouillé encore et encore, elle ne trouva rien qui ressemble à une tente. Tout au plus dénicha-t-elle un morceau de drap… Lorsqu’elle daigna relever le nez de son bric à brac, elle découvrit Ai-Wén toujours debout au milieu e la boutique les bras chargés des couvertures qu’elle lui avait donné. Elle soupira d’agacement. Il faut dire qu’elle n’aimait pas quand les choses lui résistent ! Elle alla se poster devant le jeune homme et haussa les épaules d’un air dépité.

« Bon, apparemment, nous n’avons ce genre d’articles en magasin.. »

Mais comme elle n’était pas du style à se laisser abattre, elle repartit au quart de tour.

« Sinon, tu peux toujours passer la nuit à l’auberge ou à la belle étoile. Tu sais, le ciel étoilé est magnifique la nuit ! »

Continua-t-elle en joignant les mains de ravissement. Puis reprenant son sérieux, elle poursuivit :

« A part ça, tu avais besoin de quoi d’autre ? »

Il n’y avait pas ce genre d’article dans la boutique pour le consoler elle lui suggéra de dormir à la belle étoile ou dans une auberge.
Ai-Wén acquiesça.
La jeune femme lui demanda ce dont il avait encore besoin.
Le jeune garçon secoua la tête :

« Ce sera tout! » s’empressa-t-il d’ajouter en se diriger vers le comptoir pour payer avant que la jeune femme ne se relance dans une autre recherche d’articles. Le jeune Neutre sortit de sa poche une petite sacoche pleine de pièces, il espérait qu’il aurait assez pour payer ces articles…
En la sortant de sa poche, Ai-Wén fit tomber le petit pendentif qu’il y’avait fourré quelques instants auparavant.

« Ah ! » s’exclama-t-il gêné tout en le ramassant et en le remettant hâtivement dans sa poche, espérant intérieurement que la jeune femme n’aurait pas remarqué qu’il s’agissait d’un article de sa boutique…

« Euh… ça fera combien en somme donc ? » demanda-t-il rapidement pour détourner l’attention de la vendeuse.

Lorsque Ai-Wén lui signifia gentiment qu’il avait là tout ce dont il avait besoin, Ryssa ne put s’empêcher d’être déçue. Elle esquissa une moue boudeuse, ramassa les couvertures et la dague qu’elle déposa sur le comptoir pour les noter dans le registre des ventes.

« Bon voyons voir…une dague à 50 pièces d’or…deux couvertures à 10 pièces chacune…ça fait…euh… »

Ryssa n’eut pas l’occasion de terminer son calcul. Il y eut le bruit d’un objet tombant sur le sol suivi d’un « Ah ! » confus de son client. Aussitôt son sens des affaires fut en éveil. Elle releva précipitamment la tête et contourna le comptoir.

« Ah j’espère que vous avez rien cassé ! Parce que sinon je vous garantie que vous allez payer la casse ! »

Commença-t-elle en cherchant des yeux l’objet du délit. Mais elle eut beau regardé partout, elle ne vit rien d’anormal. Elle n’avait pourtant pas rêvé tout de même ? Elle leva alors des yeux interrogatifs sur Ai-Wén.

« Ah zut alors ! Je trouve rien. J’étais pourtant certaine d’avoir entendu quelque chose tomber. Tu n’as rien entendu, toi ? »

Finit-elle par demander au garçon en désespoir de cause.

La jeune femme interrompit ses comptes lorsqu’elle entendit le bruit de l’objet tombé. Heureusement, Ai-Wén avait eut vite fait de le ramasser et de le fourrer dans sa poche. Souriant, il secoua la tête en disant qu’il ne s’agissait que d’un objet tombé de sa poche rien de plus !
Le jeune homme prenait un air détendu et décontracté, il ne voulait pas avoir l’air d’un voleur ! Même si au fond s’était un peu ce qu’il était…
S’est avec zèle qu’il détourna la conversation une nouvelle fois :

« Tu disais 50 pièces d’or pour la dague et 10 pour chacune des deux couvertures… Ca revient à 70 pièces d’or au total » déclara-t-il l’index posé sur le bout des lèvres, les yeux levés.

Ca revenait à cher d’autant plus qu’il devrait encore s’acheter de quoi manger ! Son sens des affaires le reprenait alors, il croisa les bras sur le comptoir et demanda tout souriant si elle ne pouvait pas lui faire un prix s’il ajoutait à ses achats un sac à dos ou en bandoulière qu’importe tant que ça restait pratique.

Le jeune homme s’éloigna du comptoir pour aller choisir un sac en tissu et en bandoulière. Il le passa sur son épaule, et vérifia l’intérieur, avant d’annoncer qu’il prendrait celui là après en avoir essayer plusieurs autres.
Le sac pour lequel il avait opté était gris, avec quelques motifs tribaux vert clair et noirs. S’était plutôt sobre, pas trop criard, ça lui plaisait. Il revint au comptoir avec sa trouvaille.

« Hey ! T’en pense quoi si j’ajoute ça, je te prend tout pour 70 pièces d’or ! S’est raisonnable non ? » lâcha-t-il confiant et souriant.

Ryssa regarda Ai-Wen faire son petit manège en esquissant une moue dubitative. Nan mais c’est qu’il essayait de la doubler ou quoi ? Elle lui prit le sac des mains, l’examina attentivement.

« Hum…si je te laisse faire ça, je vais me faire taper sur les doigts par mon tuteur ! »

Commenta Ryssa en rendant l’objet au jeune homme. Elle réfléchit et ce faisant, ses sourcils se froncèrent un peu sous l’effort fourni. Il faut dire qu’elle en avait assez d’être obligée de rester cloîtrée entre quatre murs. C’est qu’elle voulait voir le ciel tant qu’il était bleu ! Elle prit une profonde inspiration. Sa décision était finalement prise !

« Bon, d’accord, va pour 70 pièces d’or mais en échange, tu dois passer le reste de la journée avec moi ! »

Lança-t-elle avec un sourire à damner un saint. Elle espérait bien qu’Ai-wen réponde par la positive sinon…sinon, il allait voir de quel bois elle se chauffait !

"Bon, d’accord, va pour 70 pièces d’or mais en échange... (En échange? Ai-Wén s'attendait au pire.) ...tu dois passer le reste de la journée avec moi !"

Alors là pour une condition! Ce n'était franchement pas raisonnable! Ai-Wén secoua négativement la tête au même moment ou elle terminait sa phrase. Il s'excusa platement, répliquant qu'il n'avait pas que ça à faire, qu'il avait un voyage à organiser et qu'il avait encore d'autres achats à faire, d'autant plus qu'il devait s'occuper des enfants, mais ça il ne le lui dit pas. Bref, s'était quelqu'un d'assez occupé.

"Néanmoins, je veux bien essayer de faire un peu de publicité pour ta boutique" déclara-t-il afin de consoler la jeune femme qu'il n'avait pas envie de peiner.

Il espérait que cette condition là, lui conviendrait. Il sortit la monnaie et compta les pièces. Aïe le voilà dans de beaux draps! Voilà qu'il lui manquait coinq pièces d'or pour parvenir à la somme des septante. Rouge de confusion, Ai-Wén ne sut qu'expirmer des excuses confuses.Il se risqua à demander si elle ne pouvait pas lui faire crédit, il alla carrément même à lui demander si elle ne pouvait pas tout lui laisser à ce prix là enfin.

"Après tout, je ne pense pas que votre magasin soit vraiment prospère au niveau des affaires, vous pouvez bien me faire ce plaisir, hein?"

Sacré Ai-Wén! Il ne lachait décidément pas prise! Néanmoins, ça l'embêtait un peu à lui aussi, de se retrouver dans une telle situation... Sinon, au pire, il irait chercher la somme manquante et reviendrait payer ses futur biens.

En voyant Ai-Wen secouer la tête négativement à sa proposition, le visage de Ryssa se ferma quasi instantanément. Non seulement il osait décliner son invitation mais en plus, il avait le culot de vouloir l’enfermer entre ces quatre murs en lui faisant de la pub ! La jeune fille ne souffla mot dans un premier temps, écoutant simplement les arguments et les solutions préconisées par son client. Mais le pire vint ensuite. Comme si lui demander un prix pour le lot et refuser son invitation n’étaient pas suffisant, il avait l’effronterie de quémander un crédit. Ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase ! D’un geste brusque, elle lui arracha ses achats des mains.

« Nan mais puis quoi encore ! Primo, mes affaires se portent bien en dépit des apparences, deuzio, pas d’argent, pas de marchandises et tertio… »

Se mit crier une Ryssa folle furieuse.

« Et tertio, comment oses-tu refuser l’invitation d’une jolie fille comme moi ? Après tout, ce n’est pas très cher payé pour tout ce que j’ai fait pour toi, non ? »

Ce faisant, elle accula lentement et doucement Ai-Wen contre le comptoir de la boutique. Le garçon était à présent coincé. Cette fois, fini e rire. Ryssa attrapa le jeune homme par le col, l’attira légèrement vers elle et demanda d’un ton passablement menaçant.

« Alors, que décides-tu ? »

Ai-Wén s’y attendait presque à cette réaction. Oui, il s’attendait bien à ce que la jeune femme soit quelque peu vexée par le fait qu’il ait décliné sa proposition, il s’attendait aussi à ce qu’elle se mette en colère lorsqu’il lui demanda confusément si elle ne pouvait pas lui faire crédit parce qu’il lui manquait de la monnaie. Mais il ne s’attendait pas du tout à ce qu’elle lui arrache tous ses futurs achats –car il ne les avait toujours pas acquit- des mains et encore moins lorsqu’elle l’empoigna par le col et l’attira légèrement vers elle avant de soumettre à nouveau sa proposition sur un ton menaçant.

Le jeune homme, livide, n’eût d’autres choix que d’accepter après avoir tenter vainement de s’expliquer. Il accepta et se dégagea un peu de l’emprise de Ryssa. Il poussa un profond soupir : qu’allait-il faire pendant tout ce temps ? S’était vraiment une perte de temps ! Mais il n’avait plus le choix… L’avait-il seulement eu, une seule fois, rien qu’après avoir posé un pied dans cette boutique ?

Néanmoins, Ai-Wén ne se montra pas insupportable, au contraire, s’il était coincé ici, autant qu’il occupe son temps comme il le pouvait ! Pour commencer, il demanda à la jeune fille pour combien de temps elle comptait le séquestrer en ce lieu et ensuite il lui demanda si elle avait quelque chose à proposer pour passer le temps... Au fond, l’idée de rester ici à bavarder l’enchantait plutôt pour lui qui aimait bien discuter !

« Au fait ! Je m’appelle Ai-Wén, et toi ? » enchaîna-t-il en esquissant un sourire ravissant.

Finalement, le garçon accepta l’invitation de Ryssa. Elle savait bien qu’il n’avait pas vraiment eu le choix mais ça, c’était secondaire. Ne disait-on pas « peu importe la manière, seul compte le résultat » ? Et le résultat était qu’elle avait (une fois de plus) obtenu ce qu’elle désirait ! Par contre lorsqu’il lui demanda la durée de sa mise en cage, la jeune fille éclata d’un rire cristallin. Finalement, il était plus drôle qu’elle ne l’aurait cru !

« Mais qui t’a dit qu’on allait rester ici ? »

Lui lança-t-elle avec un clin d’œil moqueur. Sans attendre davantage, elle se précipita vers le comptoir, rangea la caisse dans un endroit sur puis s’avança jusqu’à la porte d’entrée de la boutique. Elle l’ouvrit en grand, invitant le jeune homme à la suivre.

« Enchanté Ai-Wen ! Moi, je suis Ryssa !...Alors, on y va ? »


[HJ: on peut continuer ailleurs si le coeur t'en dit! ^^]

Quand il lui demanda combien de temps elle comptait le garder la jeune femme éclata d’un rire cristallin, un très beau rire dou à l'oreille qui ne laissa pas Ai-Wén totallement insensible . Elle lui fit sous-entendre qu’ils ne resteraient certainement pas ici. Ce qui soulagea un peu Ai-Wén. Je dis « un peu » parce qu’avec Ryssa - car s’est ainsi qu’elle lui dit qu’elle s’appelait – il ne savait franchement pas à quoi s’attendre !

La porte était grande ouverte à présent, laissant apercevoir un ciel éclaircit et dégagé. Ai-Wén s’avança, un peu hésitant. Il sortit du magasin et inspira profondément. Le temps était exquis ! Il ne faisait ni froid ni chaud, il faisait bon.
Le jeune Neutre se tourna alors vers Ryssa et lui demanda où elle avait l’intention d’aller et ce qu’elle comptait y faire.

« En tout cas, moi, je vous suivrai au bout du monde ! ! » dit-il gaiement en s’inclinant de manière théâtrale, affichant un charmant sourire.

Bon, certes, il exagérait peut-être un peu quand il disait qu’il la suivrait jusqu’au bout du monde mais bon… En même temps, il se doutait peut-être un peu qu’elle le forcerait à la suivre où qu’elle aille mais il était certain aussi qu’elle saurait se montrer raisonnable ! Ou tout du moins l’espérait-il…

[je te laisse le soin d'ouvrir la suite du sujet où il te plaira ^^]